Ch. Gomez: « faut-il interdire les délocalisations ? »

20 octobre 2010

UNE THÉORIE CORRECTE, UNE APPLICATION ERRONÉE

Réponse à l’article de Jean Imbs : « faut-il interdire les délocalisations ? »

Le Professeur Imbs (Le Temps du 14 février) nous a délivré un trés intéressant plaidoyer en faveur de ce qu’on appelle aujourd’hui le Mondialisme, justifiant théoriquement les développements économiques actuels et nous promettant des lendemains radieux « dans le long terme », c’est à dire, dans le langage des économistes, dans un avenir difficile a préciser, compris entre 2 jours et plusieurs décennies……Pour ce faire, la théorie ricardienne des coûts comparatifs est largement mise à contribution, sous l’autorité du grand Samuelson, ce qui peut donner aux lecteurs non avertis  l’impression que le débat est tranché sur le plan scientifique et qu’ils n’ont qu’à s’incliner devant les arguments de la Science et de l’idéologie dominante réunies. Aussi mon propos est-il  de tempérer le propos en arguant que si la théorie mentionnée est correcte en soi, elle l’est dans les limites de ses hypothèses. Or, aucune de celles-ci n’est réalisée dans le monde actuel. Dès lors, son application erronéee peut avoir des conséquences dramatiques dans un contexte marqué par l’émergence de pays gigantesques ( le tiers de l’Humanite), disposant « d’armées industrielles de réserve » immenses et ayant des capacités technologiques incontestées (Chine, Inde…). Personnellement, j’utiliserai aussi un des plus grands économistes de ce temps (Maurice Allais, Prix Nobel 1988), pourtant réputé comme un grand esprit libéral, qui a fait de ce combat contre le « laisser-fairisme » un des derniers grands combats de sa vie. Le problème ici n’est pas de prendre partie, mais d’évaluer les problèmes et les risques des évolutions actuelles.

Théorie correcte, la démonstration de la théorie des coûts comparatifs supposent des conditions d’application très restrictives qui n’ont rien à voir avec les conditions d’aujourd’hui.

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